vendredi 9 août 2013

Camera Silens

Caméra Silens
http://www.myspace.com/pourlagloire

Été 1981, Gilles et Benoît se rencontrent chez Philippe, qui a un appartement dans une petite rue située près de la place St Projet, à Bordeaux. Personne n’imagine alors que leur musique de style punk sera plus tard utilisée dans des spots de pub, mais hélas aussi par certains groupes d'extrême-droite (Bunker 84, DSH, Legion88 et quelques autres) avant d'être, une fois certains malentendus dissipés (dédicace à Brutal Combat sur leur premier LP...), repris par des groupes d'extrême-gauche (Brigada Florès Magon, Usual Suspects, Laréplik...) qui avaient à la fois envie de rendre hommage à l'un des meilleurs punk-oi ! band français et de se "réapproprier" un groupe parfois assimilé, à tort, à ceux d'extrême-droite qui l'ont repris ou avec qui Camera silens avait pu partager une face de vinyle (Compilation Chaos en France) ou la scène (festival Chaos en France, Orléans). Au contraire, c’est par le refus de certaines "valeurs", et parce que c'était à leurs yeux le seul moyen d’exprimer le rejet d’une société terne qui ne semblait pas proposer grand chose, que le groupe s'est fondé à partir de jeunes gens "énervés" lassés de traîner et de ne rien faire de concret contre une société et un monde inacceptables tels quels. Ils se coalisent alors pour raconter la vie qui est la leur et celle d'une certaine jeunesse, souvent à la dérive, dont la rage contre la société-prison, les fausses alternatives portées par le système (tous les systèmes), l'hypocrisie et les exclusions, ne cessent de sous-tendre chaque aspect de la vie. Prêts à dénoncer tout ce qu'ils détestent, de la misère sociale imposée par les rapports de domination et un système d'exploitation à la torture en passant par la fausse opposition entre blocs de l'Est et de l'Ouest, ils se tailleront vite une réputation de groupe révolté dont la plupart des titres, bien que peu nombreux au total, sont devenus des standards du streetpunk-oi ! français et, pour quelques-uns (Identité, Pour la gloire...), de véritables hymnes. C'est émus et impressionnés par le sort des terroristes allemands de la RAF première génération (la "Bande à Baader") qu'ils prennent pour nom Camera Silens, qui désigne la cellule d’isolement sensoriel total utilisée pour leur incarcération (torture liée à l'absence de bruit et résonance). Loin de l’influence anglo-saxonne, ce nom les séduit car le calme qu’il inspire est à l’opposée du bruit qu’ils font en jouant (du latin "camera" = pièce et "silens" = silence).

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